Chris Morin-Eitner : des créations visuelles qui replacent la ville au cœur de la nature

Il était une fois demain, est l’un des projets créatifs de Chris Morin-Eitner, un artiste visuel et photographe, architecte de formation spécialisé dans l’urbanisme et le vivre ensemble, qui a fait le choix d’unir ses passions. Par ses créations hybrides représentant des métropoles où la biodiversité aurait repris ses droits, il fait se rencontrer la  ville et la nature entre harmonie et chaos.

© Chris Morin-Eitner, Paris, Arc VII, 2021

Les créations de Chris Morin-Eitner représentent des villes célèbres et leurs lieux emblématiques envahis par la nature, où quand les végétaux et animaux viennent saturer les sites urbains. On y contemple par exemple l’Opéra Garnier de Paris presque méconnaissable sous la végétation tropicale, les lianes et les palmiers, mais aussi exploré par un troupeau de gazelles ou encore l’Elysée gardé par un lion.  Il était une fois demain a en effet été inspiré par les voyages de l’artiste. La découverte des temples d’Angkor achève sa fascination pour la nature sauvage, toute puissante, qui envahit les constructions humaines. De même qu’en passant par Dubaï, ville terrifiante de modernité, il imagine comment cette ville pourrait retrouver le chemin de la beauté fragile du vivant. Etrangement, ses œuvres font aussi écho de façon inconsciente aux confinements récents, où les végétaux et les animaux avaient pu reprendre place et s’épanouir dans l’espace urbain.

© Chris Morin-Eitner, Paris, Opéra Garnier Ballet, 2021

© Chris Morin-Eitner, Paris, Elysée – La raison du plus fort, 2021

Pour réaliser ses œuvres, Chris Morin-Eitner passe par un véritable procédé d’architecture photographique en réunissant dessins, photographie et montage visuel. Il scénarise ses créations en préparant au préalable des croquis afin de construire l’image dans sa globalité, puis vient la sculpter selon son imagination. Il en ajuste alors les lumières et les couleurs afin que les éléments urbains, végétaux, minéraux et animaux se répondent harmonieusement. Enfin, grâce à un jeu de taille et de distance, il permet au public de se projeter dans cette réalité alternative et impacte plus durablement les consciences. 

Éloigné d’une démarche dystopique, l’artiste cherche à transmettre l’idée d’un jardin d’Eden retrouvé, où la nature viendrait parsemer de poésie les éléments urbains, pour réenchanter notre modernité. Il nous invite ainsi à penser ces deux perspectives souvent dissociées comme deux réalités complémentaires et harmonieuses. Ses créations dégagent une dimension presque onirique, et répondent à un besoin d’émerveillement d’un public en quête de reconnexion à la nature. D’autres y perçoivent pourtant la préfiguration d’un effondrement, d’une société postapocalyptique où les conséquences du réchauffement climatique auraient eu raison des sociétés humaines. Si l’on ne distingue pas d’êtres humains, cela ne signifie pas qu’ils ne sont pas présents. En effet, en montrant les capacités de la nature à se ré-établir dans un endroit hautement artificialisé par la présence humaine tel que la ville, l’artiste nous rappelle aussi que l’être humain n’est pas tout puissant. S’il venait à disparaître du jour au lendemain, la végétation et les animaux ne tarderaient pas à reprendre lentement possession des lieux. Son œuvre questionne ainsi les capacités d’adaptation de l’être humain dans un monde où ce dernier impose sa volonté à la nature. Si l’homme a dominé les villes, la dynamique ne pourrait-elle pas s’inverser ? L’humain serait-il capable d’évoluer dans un espace urbain dépossédé de ses caractéristiques, où la nature, résiliente, aurait repris ses droits ?

© Chris Morin-Eitner, Paris, Mon Coco, 2022

La grande question demeure dans un monde de transition, comment l’humanité peut être capable d’infléchir sa trajectoire vers un monde plus respectueux de l’environnement. L’artiste travaille ainsi sur une nouvelle série Les villes affleurantes  où  il réfléchit à d’autres formes d’habiter et de concevoir les villes sans hauteur ni étalement urbain. C’est dans sa volonté de repenser l’articulation entre ville et nature et d’imaginer de nouvelles manières d’habiter notre terre et nos villes que se manifeste sa contribution écologique. 

© Chris Morin-Eitner, New York, Green Carpet Avenue Park, 2019

© Chris Morin-Eitner, London, Jungle Soleil Levant, 2015

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