Le cinéma joue un rôle clef dans les représentations que les groupes, sociétés, et personnes se font d’elles-mêmes. Il est donc nécessaire de prêter une attention toute particulière aux imaginaires qu’il partage, et à l’image de la société qu’il donne à voir dans ses histoires.
Et s’il y a bien un domaine dans lequel les avancées se font à tâtons, dans la société comme au cinéma, c’est celui du handicap. D’une image diabolisante à l’utilisation du pathos poussée à l’extrême, l’image des personnes handicapées est longtemps restée stigmatisante. Grâce à la mobilisation des personnes concernées ces dernières années, on retrouve petit à petit une représentation plus réaliste de ce que signifie “être handicapé.e” aujourd’hui.
En France, 12 millions de personnes ont un handicap (20% de la population, 40% si on prend en compte les situations de handicaps temporaires (source : ookeenea) tandis qu’elles comptent pour seulement 0,6% des personnes représentées dans les médias français. (source : huffingtonposturce)
Il est aussi intéressant de noter que 95% des rôles de personnages handicapés dans le cinéma hollywoodien sont distribués à des personnes valides (source :handicap.fr) ce qui engendre des représentations stéréotypées et loin de la réalité. La question de la représentation du handicap s’entend donc à la fois dans le storytelling des histoires, mais aussi dans le choix de celles et ceux qui incarnent les personnages .
Dans la sélection de films et séries qui suit, certain.es des acteurs ou actrices interprètent le rôle de personnages ayant le même handicap que le leur. C’est le cas par exemple pour le film Presque (de Bernard Campan et Alexandre Jollien) sorti en janvier 2022 mais aussi de Chacun pour tous, Le 8ème jour, The tribe, Le musée des merveilles ou encore tout dernièrement la série américaine As we see it dont les trois protagonistes sont autistes.