Cher·es ami·es de La fabrique des récits,
Voilà une semaine que Cannes fait de nouveau scintiller les écrans, tourbillonner les robes à en rendre jalouse la marraine de Peau d’Âne, et claquer les talons sur son tapis rouge (qui sera, écoresponsabilité oblige, bientôt recyclé en tapis de voitures histoire de se sentir star dans son hybride). Le faste et le luxe de cette parenthèse dorée détonnent face au reste des actualités en une de nos JT. Il est parfois tentant de remettre une palme d’or au décalage d’ambiance que ces cérémonies font naître quand, au même moment, les températures de mai confirment que les rapports du GIEC sont justes et que nous allons droit dans le mur côté climat. Certes. Mais n’oublions pas que nous avons aussi besoin d’avoir des paillettes dans nos vies, pour peu qu’elles soient biodégradables. Nous avons besoin d’admirer et de rêver, avec des rêves à leur juste valeur et impact. Et quand on entend Virginie Efira, maîtresse de cérémonie, rappeler que “Le cinéma ne change peut être pas le monde mais s’il pouvait seulement lui servir d’exemple…”. Puis Vincent Lindon, président du jury, annoncer que “Voici venu le temps des artistes, des cinéastes responsables, pour nous porter, pour nourrir notre imaginaire”, on se dit que les lignes bougent et que plus que jamais le cinéma prend sa part pour réveiller les consciences.