Retour sur l’avant-première du film « Marcher sur l’eau » du 28 octobre 2021, en présence d’Aïssa Maïga

Nous avons eu le plaisir de vous retrouver en présentiel, pour une très belle soirée au cinéma Le Brady le jeudi 28 octobre 2021, pendant laquelle nous avons diffusé en avant-première le film Marcher sur l’eau, et échangé avec sa réalisatrice Aïssa Maïga.

Nous avons souhaité proposer cette soirée aux créateurs de La fabrique, car au-delà des images qui sont magnifiques, ce film parle du sujet de l’accès à l’eau par un prisme original : celui de ses conséquences sur les liens sociaux et familiaux d’une communauté du Niger.

2.2 milliards de personnes n’ont en effet toujours pas d’accès direct à l’eau potable sur notre Planète bleue. Et pourtant, la demande mondiale d’eau augmente d’1% chaque année, plus de la moitié de la population mondiale vivra dans une région soumise au stress hydrique en 2025, et nous consommerons 20 à 30% d’eau de plus qu’actuellement en 2050 (source : ONU & OMS).

 

 

Alertée par ces chiffres, Aïssa Maïga est retournée au Niger, le pays de sa grand-mère, filmer la réalité d’un village où l’eau se fait rare. Alimentation, santé, éducation, émancipation des femmes… l’accès à l’eau a de nombreuses ramifications sociétales, et c’est la vie de toute une communauté bouleversée par un projet de forage de puits qu’elle a souhaité mettre en lumière. Ce film, qui sortira au cinéma le 10 novembre, était sélectionné à “Cannes pour le climat”, et a depuis reçu plusieurs prix dont celui du meilleur documentaire au Festival de Turin, le coup de cœur du public au Festival Atmosphères, le prix du public et de la musique à Mon premier festival…

Après la diffusion du film, sa réalisatrice Aïssa Maïga nous a fait l’honneur et le plaisir de venir échanger avec la centaine de personnes réunies ce soir-là.

Interrogée sur le fait qu’elle ait réalisé deux documentaires sur des sujets en lien avec la diversité et l’accès à l’eau, Aïssa Maïga a surtout parlé de rencontres, de personnes qui sont venues la chercher pour qu’elle porte ces sujets.

Caroline de Chantérac (Responsable de La fabrique des récits) & Aïssa Maïga (actrice, réalisatrice) au cinéma Le Brady.

© Gilles Petipas

Aïssa nous a d’ailleurs confié avoir hésité à accepter la réalisation de ce film, d’autant qu’elle ne connaissait pas particulièrement le sujet de l’accès à l’eau.

Mais le lien familial qui la lie à l’Afrique l’a convaincue de sauter pas. C’est aussi pour cette raison qu’elle a choisi de parler de ce sujet de l’eau par le prisme des relations familiales. Elle savait qu’elle serait particulièrement touchée par cette situation d’éloignement géographique forcé, et qu’elle pourrait se servir de son histoire familiale pour aller puiser dans les émotions qu’elle ressent lorsqu’elle est loin de sa famille.  C’est ce qui l’a particulièrement touchée dans le synopsis et ce qu’elle a voulu faire ressortir dans le film. 

 

Aïssa Maïga 

© Gilles Petipas

 

Pour autant, Aïssa a insisté sur le fait qu’elle ne se considère pas comme une militante dans sa vie personnelle. Elle a parlé de son besoin de légèreté, de son besoin de rire, de déconnexion dans la vie de tous les jours.

Elle suit son coeur, et choisit les sujets et projets qui la touchent, sans avoir de plan de carrière ni se soucier de ce que les autres peuvent en penser.

 

Les conseils qu’elle a pu partager aux créateurs sont :

  • bien s’entourer, d’une équipe qui va à la fois la conseiller, l’aiguiller, la soutenir, lui remonter le moral, et cadrer le projet 
  • s’autoriser à douter, à poser des questions, ne pas considérer qu’en tant que réalisateur, on est censé tout connaître
  • se lancer, profiter des écoles qui permettent de se former, et des outils modernes qui permettent de réaliser des films et de les publier tout seul de son côté. 

 

Nous remercions très sincèrement Aïssa Maïga pour le temps qu’elle a passé avec les créatifs de La fabrique des récits !

Aïssa Maïga et de jeunes comédiennes.

© Gilles Petipas

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