Retour sur l’événement “Cohabiter la Terre” avec l’UNESCO du 27 mai 2021

 

La fabrique des récits et l’UNESCO ont organisé le 27 mai 2021, un événement live inédit pendant lequel des experts, penseurs, artistes, médias, acteurs de terrain et citoyens du monde entier ont écrit ensemble le récit de la réconciliation de l’espèce humaine avec le vivant. 

Revivez ce voyage culturel exceptionnel entre cœur, tête et corps, et attachez bien vos ceintures car la mise en action est au bout du chemin !

Emma Stokking, consultante de La fabrique des récits, a ouvert le bal de cet événement, en expliquant pourquoi et comment, chacun de nous pouvait être le héros de cette nouvelle histoire à venir, et dans quel contexte cet événement prenait racine (2021 : année clé pour la biodiversité, et 50e anniversaire du programme MAB Man and Biosphere de l’UNESCO).

L’Acte I de cet événement a ensuite été dédié au #cœur, afin de s’immerger par l’émotion dans ce sujet de biodiversité. David Coburn, comédien américain, a lu le poème The Earth Keeper de Scott Momaday, rendant hommage à la Terre, sur des images de notre planète tournées par The Explorers

 

Le chapitre II de l’événement nous a ensuite mené du côté de la #tête, pour comprendre comment nous pouvons réactiver les liens existant, en nous appuyant sur la diversité des relations et des valeurs entre les humains et/dans la nature).

Bill McKibben, auteur environnementaliste américain et premier panéliste à intervenir, a apporté son éclairage sur l’urgence de repenser notre façon de vivre ensemble sur Terre et les moyens que nous avons à notre disposition :

Nous avons une grosse boule qui brûle au-dessus de nous. Nous pourrions raconter des énergies d’en haut plutôt que des énergies d’en bas.

Victoria Reyes Garcia, espagnole et professeure de recherche à l’Universitat Autònoma de Barcelone, explique justement que les populations autochtones ont un rapport différent du nôtre à la Nature et qu’en cela, elles font partie de la solution pour nous permettre de cohabiter en harmonie sur Terre. Selon la chercheuse, nous devons nous inspirer d’elles pour changer notre système de valeurs :

Il y a la question de la durabilité qui est au cœur du débat et (elle) doit être envisagée comme une valeur très importante dans notre liste de priorités.

L’importance de la législation pour repenser notre rapport au vivant a été soulignée par Valérie Cabanes, française et juriste internationale en droit de l’environnement. Cette forme de justice est selon elle indispensable :

Nous sommes interdépendants avec d’autres écosystèmes, avec d’autres espèces vivantes et aujourd’hui, on ne peut plus garantir notre droit à la vie, à la santé, à la nourriture, à notre habitat, aux médicaments si on ne garantit pas les droits des différentes composantes de la Nature.

Un éclairage plus artistique a été apporté par Victor Muniz, artiste et photographe brézilien ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO, qui a précisé que l’Art a d’abord consisté à créer des outils agissant comme une interface entre le monde et nos “cerveaux” et que :

C’est la responsabilité de tous les artistes de faire ce lien (celui qui nous permet d’interagir avec notre environnement et de retrouver notre instinct primaire avec la Nature).

Le troisième chapitre dédié à agir avec son #corps a débuté ensuite avec la prise de parole de Rabecca Yego Laibich, kenyane et porte-parole des jeunes du MAB :

Nous dépendons de la Nature, nous sommes tributaires l’un de l’autre […]. Nous devrons vivre en harmonie avec la Nature afin d’avoir droit à un avenir.

L’importance de l’imagination pour cohabiter en harmonie a été mis en avant par Nnimmo Bassey, directeur de la Fondation Health of Mother Earth, qui a consacré sa vie à la protection des droits de l’homme en matière d’environnement au Nigeria :

Il est important de partager nos histoires, nos récits pour imaginer l’avenir sinon, sans imagination, nous ne pourrons pas aller vers cet avenir.

L’initiative de Shubhendu Sharma, entrepreneur social indien qui fait pousser de mini forêts à travers le monde avec sa société Afforest est elle une solution concrète et pousse à l’optimisme :

Chaque fois que l’on crée une mini forêt, il y a une nouvelle histoire qui démarre, il s’agit d’une histoire de transformation. Je pense qu’il faut travailler avec la nature et pas contre la nature.

Jérémy Gobé, artiste français dont le projet Corail Artefact tisse des liens entre les récifs coralliens et la dentelle traditionnelle et vise à sauver la diversité biologique et culturelle, précise que :

A travers l’histoire, il y a toujours eu des passerelles entre la création artistique et la Nature. La Nature a été la première source d’inspiration pour les premiers artistes.

C’est par un autre forme d’art,la gastronomie, que Mauro Colagreco, chef franco-argentin triplement étoilé du Mirazur, premier restaurant labellisé “sans plastique” et “gastronomie durable” du monde,  s’engage pour la protection de la biodiversité  :

La façon dont on s’alimente, dont on produit, c’est réapprendre à faire partie de cette nature qui a un pouvoir de reconstitution incroyable.

Le dernier acte de l’événement, dédié cette fois au passage à l’action, a mis en lumière le mouvement « Cohabiter la Terre » impulsé par l’UNESCO, qui prend racine dans une année clé pour la biodiversité et dont cet événement fait partie. Les acteurs et organisations engagés peuvent à leur tour raconter leur histoire de réconciliation avec la nature au travers une courte vidéo qui sera partagée par les partenaires mobilisés jusqu’à la COP 15.

La conclusion de ces échanges, et de ceux qui ont suivi chaque session, est que chaque être humain est le gardien de cet environnement unique qu’est la Terre. Les dessins de Véronique Daniel réalisés tout au long de cette rencontre, ont résumé les grandes idées et émotions partagées au cours de cet événement.

 

 

Visionnez le replay en intégralité pour (re)vivre ce voyage culturel inédit :

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