L’économie circulaire : vers une production culturelle salutaire
Comment les différents domaines de la production artistique se transforment-ils ? Le rapport du comité francilien de l’économie circulaire dresse l’état des lieux des succès, difficultés, tendances générales et points forts du basculement des pratiques en cours pour en finir avec l’économie linéaire.
Le rapport économie circulaire et culture : concilier création artistique et préservation des ressources, stipule que l’économie circulaire “vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en permettant le bien-être des individus”. La prise de conscience étant désormais quasiment unanime dans le monde de la culture, plusieurs cheminements possibles doivent se structurer pour mettre en place cette transition. Ce rapport, basé sur l’étude de 10 initiatives d’île-de-France passe au crible quatre domaines artistiques.
©comité francilien de l’économie circulaire : Économie circulaire et culture : concilier création artistique et préservation des ressources
Les musées :
L’empreinte carbone principale de ce secteur est dûe à la venue de leurs visiteurs et à l’impact des transports de ces derniers, ainsi qu’au fonctionnement des bâtiments et à l’acheminement ou déplacement des œuvres (impact dépendant du mode de transport choisi). La question du réemploi est centrale et ces changements reposent essentiellement sur le choix des concessionnaires. Grâce aux questionnements des artistes, des changements de pratiques s’imposent entraînant la création d’outils pour calculer par exemple le bilan carbone des musées.
Pour ne citer qu’un des trois exemples détaillés dans cette catégorie, Paris Musées est parvenu à organiser 3 expositions avec la même scénographie, et ces démarches de réemploi et de mutualisation entreprises ont permis de réaliser des économies financières de l’ordre de 10 à 30%.
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Les arts vivants :
Malgré la prise de conscience globale qui grandit en 2020, peu de bilans carbone sont encore réalisés dans ce domaine. Le déplacement des spectateurs et festivaliers ainsi que celui des œuvres prend facilement est encore une fois à l’origine des plus grosses émissions carbone. Les prises d’initiatives pour parer à cet impact demeurent par ailleurs timides malgré la variété des formes d’engagement.
Le théâtre de l’Aquarium fait par exemple partie des organismes ayant commencé la refonte de son système en mettant en édifiant une ressourcerie, un atelier d’éco-conception et en produisant un programme de sensibilisation et de formation aux enjeux de l’économie circulaire.
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L’audio visuel :
Le secteur de l’audiovisuel a produit à lui seul 1,7 millions de tonnes de CO2 en 2019, et une fiction tournée dans l’hexagone produit 200 tonnes de CO2 soit l’équivalent de ce que produit un foyer français pendant 8 ans. Les transformations dans ce domaine sont donc plus que nécessaires bien qu’instaurer des comportements durables dans un environnement si mouvant soit un réel challenge.
Une chargée d’éco-production avait par exemple rédigé un cahier des charges strict lors du tournage de la série l’Effondrement, en plus d’instaurer des mesures telles que la mise en place du tri sélectif et l’utilisation d’un fournisseur d’électricité verte. Ainsi, 89,5% des déchets produits par le tournage ont été recyclés.
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L’édition écrite :
Contrairement aux autres secteurs évoqués, celui de l’édition écrite est particulièrement en retard sur la diminution de son impact carbone. 15 à 20% des livres produits en France envoyés au pilon (détruits) sans jamais avoir été lus, soit presque 131 millions de livres chaque année. Le secteur du livre n’étant pas soumis à la Responsabilité Élargie du Producteur (REP), il n’est pas soumis à l’éco-contribution et ne participe pas à l’industrie du recyclage. Si certaines structures, telle que Recyclivre, permettent de collecter ces bouquins, beaucoup d’évolutions sont à concevoir.
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