Les imaginaires de la Low Tech
Quels imaginaires pour favoriser leur développement ?
Il faut l’admettre, il est difficile d’entendre les mots “Low Tech” sans penser à ce qui semble être son antonyme “High tech”. La low tech consiste en réalité à mettre en œuvre des technologies simples, peu demandeuses en termes de coûts et d’énergie et qui répondent à des tâches spécifiques.
Même si le terme est encore assez peu répandu, le concept est déjà connu et utilisé par certains. Dans les exemples de technologies Low-Tech on trouve par exemple le vélo, mais aussi le four solaire ou encore le Groundfridge, ce réfrigérateur enfoui sous terre qui maintient des températures basses grâce à l’isolation que fournissent l’eau et la terre.
Le concept semble salvateur, les bénéfices des technologies quotidienne sans électricité, à coûts minimes sont accessibles à tous. Alors que l’énergie est un enjeu clef dans la transition, pourquoi la Low tech ne bénéficie-t-elle pas davantage d’engouement ? Quel rôle la culture peut-elle jouer dans le rayonnement et l’acceptation de la Low-tech dans nos quotidiens ?
Source image : Build Green
C’est la question que s’est posée Vilowtech2020 qui a réalisé une étude et des expérimentations sur le rôle des institutions culturelles dans la construction et la diffusion d’imaginaires liés aux Low-Tech.
L’objectif de cette étude était double :
- “réfléchir à des dispositifs culturels que la Villette pourrait proposer autour des low-tech
- Plus largement, défricher le sujet de la culture low-tech et faire émerger des recommandations à destination de toutes les institutions culturelles qui souhaiteraient s’emparer du sujet, en donnant des pistes sur leur rôle et les moyens à leur disposition pour fabriquer et diffuser des imaginaires alternatifs s’inscrivant dans une démarche low-tech.”
©Livre-Blanc Vilowtech – Vers une culture low-tech ?
Alors pourquoi nos imaginaires culturels bloquent-ils cette diffusion du low-tech comme solution enviable et désirable pour le futur ?
Ce n’est pas nouveau. Notre manière d’appréhender le réel nous vient des représentations et du langage. Il faut donc façonner de nouveaux référents culturels pour pouvoir y construire une nouvelle représentation de la low-tech. C’est pourquoi il est nécessaire, selon le rapport, de s’appuyer sur “la capacité des images, des récits, des mythes, à faire naître une adhésion sensible”.
« Pour certain.e.s, la low-tech dans le spectacle vivant existe depuis très longtemps mais elle n’est jamais ni valorisée ni montrée – voire parfois perçue – en tant que telle, la dimension low-tech de la création étant alors requalifiée ou invisibilisée »
(Noé Robin, chargé de développement partenariats et mécénat à la Maison des Métallos)
L’une des raisons de cette invisibilisation de la low-tech serait simplement dû à l’immensité de signifiants auxquels se réfère la high-tech en comparaison. Une des solutions alors évoquée dans l’étude serait de transformer ce terme de Low-Tech, et de lui trouver une autre appellation pour l’entourer de nouveaux imaginaires. En effet, le terme de Low-Tech peine à trouver sa place dans le langage commun, on lui préfère encore le terme de technologies durables, accessibles, utiles.
« Le terme « low-tech » me frustre parce qu’il s’oppose à une « high-tech » supposée supérieure. Mentalement, ce lexique donne l’impression qu’on va descendre. »
(Alain Damasio)
Suite à l’énonciation de la situation et des enjeux qui occupent ce sujet, l’étude de Villowtech se concentre alors sur les leviers à disposition des institutions culturelles pour favoriser l’émergence d’une culture low-tech. Le public semble être au cœur de cette transformation et l’acculturation pourrait apparaître comme le moyen le plus rapide et efficace d’adopter la low-tech dans les modes de vie quotidien.
Le Livre Blanc – Vilowtech2020 – ADEME
WEB-Livre-blanc-Vilowtech2020-ADEME.pdf
5 Mo
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