Olivier Vidal, géologue, est directeur de recherche CNRS à l’Institut des Sciences de la Terre (ISTERRE, Univ. Savoie et Grenoble Alpes / IRD / CNRS). Il travaille notamment sur les besoins présents et futurs en métaux, minéraux et énergie.
Il affirme que l’augmentation de la population, couplée à l’élévation du niveau de richesse moyen implique l’augmentation de la demande en métaux. La consommation d’acier, d’aluminium, et de cuivre est doublée tous les 20 ans environ. Les nouvelles technologies ont également entraîné la consommation de nouveaux types de métaux. Dans un smartphone, par exemple, il y a environ 50 types de métaux différents. La consommation de ces types de métaux est doublée tous les 5-10 ans.
Pour répondre à cette demande croissante, on peut augmenter le rythme de l’extraction mais les gisements tendent à s’épuiser. Or, changer l’infrastructure énergétique pour diminuer l’émission de gaz à effet de serre va encore augmenter les besoins en métaux. Le recyclage de déchets aujourd’hui envoyés sur d’autres continents peut servir à répondre à ces besoins nouveaux.
Il perçoit trois grandes voies d’évolutions possibles. Une décroissance forcée, due à des éléments extérieurs : pandémie, guerre, ruptures brutales d’approvisionnement pour des questions géopolitiques… Une croissance raisonnée, basée sur l’anticipation et la régulation de la consommation des plus riches, ce qui implique une révision des modèles économiques actuels. La troisième voie passerait par une révolution technologique qui permettrait de prélever des ressources à l’extérieur du système terre. Il évoque la fusion nucléaire, la prospection des océans ou l’éventualité d’aller chercher des ressources dans l’espace.